• La rotule : petit bouclier situé sur l'avant du
fémur
Les mouvements articulaires
se font
par glissement entre ces composants osseux, recouverts
d'une couche de cartilage.
Les
espaces de glissement sont au nombre de trois.
Ils sont appelés compartiments.
1.
Entre un condyle fémoral et le plateau tibial
2. Entre l'autre condyle fémoral et le plateau tibial
3. En
avant, entre la rotule et la partie antérieure du fémur
Les ménisques sont deux petits
coussins disposés entre le fémur et le tibia. En forme de
croissant, ceux-ci amortissent le contact entre le
cartilage du fémur et celui du tibia.
Le
cartilage recouvre, à la manière d’une « moquette
» les surfaces osseuses en contact.
Ce fin revêtement
assure le fonctionnement harmonieux du genou par
glissement.
L’usure du cartilage est appelée
ARTHROSE
Comment reconnaître
l’arthrose de genou ?
Le
principal signe clinique est
la douleur
Celle-ci prédomine d’un côté de l’articulation ou touche
la totalité du genou.
Elle se localise dans la majorité
des cas au genou sans irradiation. Elle augmente avec les
activités physiques et peut se poursuivre la nuit.
Cette douleur s’accompagne progressivement d’une gêne au
mouvement.
Un déficit d’extension du genou peut
progressivement apparaitre.
La radiographie
standard confirme le diagnostic.
Sur les
radios standards, alors que les os sont bien visibles, le
cartilage est transparent. Lorsqu’il y a arthrose la
couche de cartilage entre les os s’amincit car elle s’use.
Sur la radio cette usure donne l’impression que les os se
rapprochent. Au début le pincement est discret puis il
s’accentue. Pour finir les os se touchent. Le contact se
fait os sur os.
Pour voir ce pincement les
radiographies doivent être faites
debout, en appui sur les
2 pieds. Le bilan comprend un cliché où le genou est un
peu plié comme la position « schuss » au ski. Cette radio
est importante, en effet le genou s’use surtout dans cette
position lors de la marche.
Le bilan radiologique
comprend également une radiographie de la rotule.
A l’issue du bilan
radiographique, l’usure articulaire peut être localisée
sur un seul compartiment ou sur plusieurs compartiments.
PROTHÈSE TOTALE DE GENOU
L’intervention
La prothèse totale remplace
la totalité du cartilage usé. Celle-ci reproduit les
mouvements naturels du genou dans les trois plans de
l’espace. Son fonctionnement se fait par glissement. Elle
nécessite la conservation des ligaments latéraux.
La mise en place s’effectue après une
recoupe osseuse enlevant, dans le même temps, le cartilage
articulaire usé ainsi qu’une fine couche d’os qui est
égale à l’épaisseur de la prothèse.
La
prothèse totale se compose de trois parties
• Un élément fémoral métallique qui s’emboîte sur
l’extrémité inférieure du fémur.
• Un élément tibial
qui se pose, en plateau, sur le tibia. Il se compose d’une
base métallique sur laquelle s’insère
une semelle
polyéthylène.
• Un médaillon rotulien polyéthylène y
est ajouté si nécessaire.
Le contact
entre les différentes pièces est toujours
polyéthylène contre métal.
Différentes tailles sont
disponibles. Elles correspondent aux variations
anatomiques.
La navigation
Le chirurgien dispose d'un navigateur comme le
maçon d'un fil à plomb ou le pilote d'un GPS.
Cet
appareil, installé au bloc opératoire, repère les axes du
membre opéré par un système de caméra relié à un
ordinateur. A la fin de l'opération le membre doit être
droit.
Le navigateur est particulièrement utile
lors des reprises et sur les fractures anciennes du fémur
ou du tibia, compliquées d'une arthrose du genou. Avec la
navigation le chirurgien reproduit exactement les axes de
l'articulation.
LE
DÉROULEMENT DE VOTRE OPÉRATION
Quelle anesthésie va-t-on vous
proposer ?
Il existe deux types
d'anesthésie : locorégionale ou
générale.
Dans certains cas, l'une des 2
techniques est préférable dans d'autres l'alternative est
permise.
L'anesthésie locorégionale
n'endort que le bas du corps. Le produit est injecté au
contact de la moelle.
Elle est déconseillée aux personnes
émotives qui craignent d'entendre l'intervention.
L'anesthésie générale rend totalement
inconscient. Ce type d'anesthésie nécessite une intubation
pour permettre la respiration artificielle.
Un
bloc périphérique peut être associé à ces deux
anesthésies pour le confort post opératoire du patient en
atténuant les douleurs au réveil. Le produit est alors
injecté à proximité du nerf.
Vous faudra-t- il une
transfusion ?
Le plus souvent
l'apport de sang n'est pas nécessaire.
L'intervention
saigne peu, vos réserves sont suffisantes.
- Vous
pouvez être aidé, en pré-opératoire, par un traitement
médical qui favorise la production de globules rouges
(EPO).
Une bonne
hospitalisation se prévoit ; qu'emporter ?
1. La carte d'identité. La carte vitale. La
carte de mutuelle.
2. L’autorisation d'opérer, signée.
3. Vos
médicaments personnels et vos ordonnances
4. Vos
radiographies antérieures
5. Vos résultats de prise de sang
et d’urine
6.
Votre carte de groupe sanguin
7. Une
paire de cannes anglaises
8. Une paire de bas de contentions
9.
L’attelle réfrigérante igloo, pour les genoux.
10. Des
chaussures fermant facilement et antidérapantes, avec un
long chausse-pied
11. Des vêtements amples, faciles à
enfiler et à retirer
12. Un nécessaire de toilette,
sans oublier un petit miroir
13. De
la lecture, et de quoi écrire.
14. Les
numéros de téléphone de la famille et des amis
15. Si
un séjour est prévu en centre : prévoyez une valise et
faites suivre votre courrier
L'intervention
Vous entrez la veille ou le matin
de l'intervention. Dès votre arrivée, vous êtes pris en
charge par l'équipe paramédicale : premier bilan, douche,
préparation de la zone opérée.
Vous restez à jeun
durant les 6 heures précédant l'anesthésie cependant une
boisson sucrée vous sera servie deux heures avant
l'intervention.
Le matin de l'intervention
le brancardier vous conduit au bloc opératoire où l'équipe
vous reçoit en salle de pré anesthésie.
L'intervention se déroule en salle d'opération.
Le geste opératoire dure environ 75 minutes.
Tout sera fait pour respecter les muscles et
diminuer la douleur :
La voie
d'abord sera mini invasive sans couper le muscle
quadriceps : voie Subvastus
La membrane
synoviale sera refermée, ce qui facilite la récupération
de la flexion.
Aucune section musculaire
Récupération fonctionnelle plus rapide
Saignement et douleur moindre
Durée d'hospitalisation courte
Rééducation en ville ou à domicile possible
La douleur sera prise en charge de façon
PRIORITAIRE :
• Durant l'intervention
votre chirurgien injectera un produit contre la douleur
dans les zones sensibles de l'opération.
• Après
l'intervention, vous garderez un cathéter qui vous enverra
directement dans le genou des produits contre la douleur
pendant 48 heures.
Vous êtes
ensuite conduit en salle de réveil,
toujours au bloc. Vous y resterez 1 à 2 heures.
Suites opératoires
Vous regagnez votre chambre. Le
traitement anti-douleur a déjà été commencé. Il vous
accompagnera tout au long de votre séjour. Ce traitement a
fait d’énormes progrès avec le cathéter laissé en place.
Il vous permettra une Récupération
Rapide Après Chirurgie.
La rééducation débute dès le soir de
l’intervention par une mobilisation du genou.
Dès le
lendemain vous marcherez avec deux cannes puis, très vite,
avec une seule canne.
Le travail de flexion
articulaire est intensifié avec comme objectif 90° au
quatrième jour.
Cette rééducation se poursuit
soit à domicile soit en centre de rééducation.
La durée d’hospitalisation est
habituellement de 3 à 5 jours.
Votre
retour à domicile ou vers le centre de
rééducation est organisé par l’établissement.
Votre
infirmière RRAC sera joignable pour toutes vos questions.
Quelles précautions
prendre avec votre prothèse ?
Votre lit
est à surélever si celui-ci est bas (matelas
supplémentaire …)
Debout vous éviterez de pivoter vivement
en prenant appui sur la jambe opérée.
Assis
pour vous relever vous utilisez en appui la jambe saine,
la jambe opérée est tendue. Servez-vous des accoudoirs et
évitez les sièges profonds.
A genoux Pas de flexion forcée en vous
accroupissant. Il convient d’éviter de vous mettre à
genoux sur la prothèse.
La voiture
comme conducteur est possible à partir de la 3ème semaine.
Comme passager, vous pouvez monter dès votre sortie de la
clinique : le siège avant est reculé. Vous faîtes pivoter
les deux jambes ensemble, la jambe saine soutenant la
jambe opérée légèrement tendue.
Pour se chausser
évitez la position debout. Chaussez-vous assis avec un
chausse-pied long.
Pour se laver préférez la douche à la
baignoire. Un tapis antidérapant est le bienvenu.
En cas d’infection
dentaire, urinaire,…, consultez vite votre médecin. En
effet il existe un risque d’infection de la prothèse, même
des années après, à partir d’un autre foyer infectieux
négligé.
Quelques conseils pour voyager :
- Si vous partez pour un pays lointain,
dont le système de santé est rudimentaire, il faut
consulter
votre médecin avant votre départ.
- Soyez
prudent vis-à-vis de tous les problèmes infectieux : une
angine, une infection intestinale ou urinaire est
toujours possible.
- Une assurance avec rapatriement
sanitaire est souhaitable en cas de problème.
- Si vous
prenez l’avion, les portiques d’aéroport
peuvent sonner. Une attestation de votre chirurgien peut
être utile.
Quels résultats pour votre prothèse ?
La douleur va disparaître et le genou
pliera à près de 120° mais celui-ci restera gonflé de 2 à
4 mois. Habituellement une gêne persiste de façon modérée,
au changement de temps, durant 6 à 12 mois sans nécessiter
le moindre traitement.
Ces bons résultats sont obtenus
dans la majorité des cas (plus de 90%). Dans moins de 10%
des cas la douleur est encore perçue par moment et peut
nécessiter la prise d’antalgiques.
Certaines précautions sont nécessaires : éviter
les mouvements de trop grande flexion au-delà de 120°, la
position à genoux ainsi que les sports violents.
Vivre « normalement » avec une prothèse
est tout à fait possible si votre activité de tous les
jours est classique. Dans la très grande majorité des cas
vous retrouverez une excellente qualité de vie.
Une participation réfléchie à divers sports est autorisée
: natation, golf,…